Toute ma vie, j’ai été baignée par les photos… d’abord par celles de mon père qu’il faisait de nous en vacances, à chaque Noël, aux anniversaires et qu’il collectionnait dans de jolis albums légendés avec les dates et les lieux : un véritable trésor encore pour moi aujourd’hui !
Photo prise par mon père en 1988
La 2ème personne qui a joué un rôle fondamental dans mon amour pour la photo a été ma grand-mère Yvette qui avait un plaisir non dissimulé à me raconter l’histoire de ma famille à travers les photos qu’elle cachait dans sa vieille malle en cuir au fond de sa penderie.
De cette période, je ne garde qu’une seule certitude : la photo est indispensable pour se raconter et comprendre d’où l’on vient.
Mon père, photographe attitré de la famille, ne figure quasiment jamais sur les photos. J’ai encore la chance de l’avoir à mes côtés aujourd’hui mais dans quelques années quand ce ne sera plus le cas, que restera-t-il de lui ? Les souvenirs s’effacent et les photos restent…
Pour ne pas reproduire la malédiction du photographe invisible, j’ai pris la résolution de me rendre tous les ans chez un/une photographe pour immortaliser mon histoire et pouvoir laisser une trace à ma fille Paola et potentiellement à ses enfants (si elle en a) : photos de famille, photos en amoureux et portraits de moi.
Pourquoi des portraits solo ?
Chaque année, je choisis donc une photographe pour immortaliser celle que je suis. Pourquoi je le fais ? Pour regarder celle que je suis devenue, pour voir l’étincelle dans mes yeux, celle qui me révèle à quel point je suis fière du chemin parcouru.
Comme beaucoup d’entre vous, je me suis longtemps détestée en photo. Je ne me trouvais pas photogénique et pas naturelle. Et puis j’ai rencontré mon mari. Lorsqu’il me prenait en photo, je me trouvais presque jolie. Alors quel était son secret ? il me regardait avec les yeux de l’amour et sublimait celle que je suis.
Portrait réalisé par Carole J Photographie en 2016
Quelques années plus tard, je suis devenue photographe professionnelle, et je trouvais impensable de vous demander de vous détendre devant mon objectif et de vous apprécier en photo sans moi-même vivre l’expérience.
Alors je me suis décidée à franchir le pas. Ma première session en solo, c’était en 2016 avec Carole J photographie juste après la naissance de ma petite Paola. Je me trouvais différentes et j’avais envie de célébrer ce nouveau ressenti et ce moment de vie si particulier. Cette première expérience m’a libéré du miroir dans lequel je m’étais enfermée toute seule : me voir dans les yeux d’une autre m’a révélé une partie de moi que je ne connaissais peut-être pas. 5 ans après, j’ai toujours le même plaisir à parcourir ces photos qui me replongent dans une époque différente et me font remonter de nombreux souvenirs.
Portrait Amelie Marzouk réalisé par Slaine Grew en 2018
Chaque année, je renouvelle l’expérience pour me tendre un nouveau miroir et réaliser que même si je vieillis ce n’est pas si grave. Malgré mes nouvelles rides d’expressions et mes petits kilos en trop, je me trouve jolie et je n’ai plus honte de me montrer en photo.
Portrait Amélie Marzouk réalisé par les Cabrelli en 2019
S’aimer en photo, c’est narcissique ?
L’ambition et la fierté sont souvent perçues comme de la vanité, alors pouvoir avouer que nous nous aimons en photo, n’est-ce pas là le comble du narcissisme ? En réalité, il s’agit simplement d’apprendre à apprécier son image en photo et de s’accepter avec ses qualités et ses défauts.
Portrait Amélie Marzouk réalisé par Emeline Hamon en 2020
Avoir un portrait de vous dont vous êtes fiers, vous rendra plus fort dans tout ce que vous entreprendrez. La photographie est un puissant révélateur de celui ou de celle que vous êtes.
Et n’oubliez jamais que La plus belle histoire d’amour reste celle avec vous-même !
